Période de changement :

En ce vendredi 13 mars 2020, la vie de chacun d’entre nous a changé.

Notre planète terre, mère nature, nous a appelés à nous arrêter. Nous n’avons pas été en mesure de le faire ces dernières années, nous ne l’avons pas écoutée, alors elle nous y a forcés.

Ce minuscule petit virus a pris le contrôle de nos vies. L’être humain n’est rien et ce petit quelque chose, invisible à l’œil nu, nous le confirme une fois de plus. Quelque chose de plus grand, de plus fort et d’intangible frappe à notre porte et nous demande de revoir notre mode de vie, nos priorités et le sens que nous donnons à nos vies. De plus, il nous demande quelle priorité nous accordons à la terre sur laquelle nous marchons, celle qui nous fait vivre. Vous n’avez pas besoin de réfléchir longtemps pour réaliser qu’elle n’avait pas besoin de s’arrêter. Il continue son mouvement et traverse les saisons, beaucoup mieux sans nous. La nature retrouve sa puissance et sa beauté et revient à la vie dans des lieux insoupçonnés. Elle nous survivra, c’est sûr.

Pourrons-nous en tirer des leçons? L’avenir nous le dira…

En attendant, ce 13 mars 2020 restera gravé dans nos mémoires. Cette date où le quotidien de chacun a été massivement ébranlé. La société fait une grande différence: certains se retrouvent au chômage et peut-être même ennuyés. D’autres doivent combiner les «casquettes»: travail, éducation, «bon» entretien de leur maison et enseignement «le dernier mais non le moindre».

Quelle que soit la situation que vous traversez, votre quotidien a été bouleversé. Non, nous ne devons bien sûr pas être pitiés et la situation des autres est beaucoup plus compliquée que la nôtre, que ce soit dans notre pays ou dans d’autres. Cela met les choses en perspective, c’est certain. Néanmoins, cette période n’est pas anodine, pour quiconque. Prenez le temps d’en prendre conscience et d’être gentil avec vous-même. Vous avez le droit de vivre des émotions bizarres et disparates (tant qu’elles ne durent pas trop longtemps, c’est NORMAL). Et si vous leur permettez de s’exprimer, c’est encore mieux, cela vous permettra d’avancer encore plus vite. Vous vivez une période de changement. Les étapes sont similaires à ce que l’on appelle un processus de deuil, le plus connu.

Personnellement, après le choc de l’annonce que les écoles fermaient pendant 7 semaines, j’ai commencé cette période quelque peu euphorique je crois. Un goût de nouveauté, il faut tout mettre en place, ce sera amusant de changer son quotidien, d’être en famille, de passer du temps à la maison, etc. Je n’étais pas dans le déni total mais probablement dans le déni de la réalité que j’allais vivre. Puis, la vie de tous les jours est venue me donner une bonne gifle : apprendre à jongler entre mon rôle de maman, celui d’enseignante que je ne connais pas, celui de femme de ménage (oui, être tout le temps à la maison, c’est autant dire que ça ne reste pas propre très longtemps) et au milieu de tout ça, trouvez toujours le temps de travailler avec les urgences connexes. Sans parler du manque de temps pour moi et les projets qui sont mis en «stand by». Qui dit changements, dit perturbations qu’on le veuille ou non : Mon sommeil est perturbé, je dors mal depuis 10 jours et, par visite à effet cascade, moins de patience avec les enfants et moins d’énergie à investir dans tous ces domaines. Dans le feu de l’action, nous devions « faire » et quand nous le faisons, nous prenons moins de temps pour penser et ressentir. La première semaine passa donc, rapidement, passant d’un rôle à l’autre et essayant de tout concilier au mieux…

Ce week-end, la tension interne s’est quelque peu apaisée et avec sa chute, ma chute émotionnelle : larmes, tristesse. Oui cette situation n’est pas temporaire, oui ça va durer, non ce ne sera pas facile tous les jours. Le sens de ma vie est ébranlé, j’ai besoin de la reconstruire pour ce moment très spécial. Et à tout cela, s’ajoute une bonne dose de stress et de culpabilité de devoir travailler et donc d’avoir moins de temps pour donner à mes enfants pour leur enseigner le programme scolaire. J’envie les parents enseignants et navigue entre frustration et dépression.

Je sais que cette étape est temporaire et je m’en réjouis. Je ne dis pas que c’est simple mais c’est normal. Les symptômes de cette étape peuvent être divers et variés: fatigue, courbatures, maux de tête, éruption cutanée, etc. Notre corps nous parle! Il évacue les tensions accumulées depuis les jours précédents.

Les prochaines étapes de ma période de changement arriveront dans quelques-uns